La Terre sigillée est un jeu d'enfant
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Le nom de la terre sigillée vient des gallo romain, du mot sigillum, qui veut dire sceau
Ils étaient faits en terre et servaient à créer des motifs en creux dans les moules. Lorsque les potiers plaquaient l’argile dans les moules, les décors apparaissaient en relief.
Mais le terme sigillée désigne le revêtement de terre liquide, vernis d’engobe qui vitrifie à la cuisson par le procédé d’affinage. Nous ne savons pas vraiment comment faisaient les anciens mais avec le silicate de soude on a des résultats satisfaisants en 24 ou 48h. La vaisselle de l’armée romaine était en sigillée et on a retrouvé en Inde des poteries faites sur le site gallo romain de la Grauffesenque, à Millau qui était le centre le plus important dans la première moitié du 1er siècle après JC. Puis Lezoux et d’autres centres ont pris le relai. Les Etrusques, les grecs utilisaient déjà cette technique avec d’autres méthodes de cuisson. Les gallo romains ne voulaient pas de trace de feu sur leurs pièces qui étaient très rouges alors que les étrusques faisaient beaucoup de poteries noires. Les grecs variaient les couleurs avec des argiles de plusieurs couleurs et décantations qui réagissaient différemment avec la fumée et les flammes.
J’ai fait quelques moules en argile cuite à 600° pour qu’elle reste poreuse pour estamper une plaque fine de terre. La gourde a été faite avec deux assiettes réalisées avec ce moule gravé à la main; J’ai tourné le col et le pied et tiré les anses. Après séchage, j’ai recouvert de sigillée et je l’ai enfumée après refroidissement.
Terre sigillée passée sur terre lisse et polie
Première phase de préparation de la sigillée.
Récupération d’argile en nature, talus du sud, en Aveyron et Roussillon.
Mise en eau telle quelle avec les morceaux. 2k200, d'abord 4 litres d'eau pour voir sa consistance
Comme elle a l'air gourmande, après l'avoir remuée et avoir passé un petit coup de mixer, je décide d'ajouter 3l d'eau. Elle est déjà dense et il reste des gros morceaux non dilués. La mousse que vous voyez n'est rien d'autre que des traces de lessive car j'ai pris l'eau de pluie avec un bidon de récupération. Vous voyez, c'est très simple. Une argile peut rester dans l’eau longtemps. Bien sur, le seau a une étiquette, la provenance de l'argile, poids de terre, poids d'eau.
Rien de théorique, que mes expériences et même si les recettes ne sont pas toujours les mêmes entre potiers, il faut regarder si le travail du potier nous inspire. Quelquefois on est contradictoires entre nous mais les réactions sont tellement variées pendant la cuisson que tout est valide. Et surtout on doit se faire sa propre expérience et faire énormément d'essais, tout noter précisément a chaque fois, sur chaque tesson. Les sigillées évoluent au fur et a mesure, ne pas être surpris des changements. Ça réagit aussi a chaque fois différemment sur les argiles différentes...
Deuxième phase de préparation
J'ai remué le mélange de ce matin et je l'ai tamisé au tamis 60. (60 mailles au cm2 )
Il restait de gros morceaux difficiles a diluer, je les ai mis de côté pour les remettre dans l'eau et je vais laisser faire le travail tout seul .
Je reviens au seau de barbotine très liquide après tamisage.
D’après le poids de terre que j'avais, je mesure le silicate de soude avec une seringue. 10 ml font 12,5gr. Plus pratique que de peser et on n'en perd pas. Le silicate de soude est liquide, se trouve chez les revendeurs de produits céramiques mais aussi dans les drogueries.
Je dilue le silicate de soude, 1% du poids de terre sèche. Il restait 200 gr de dur dans le tamis, je considère que j'ai 2 kg.
Donc, 20gr de silicate de soude dilués dans de l'eau bouillante, il se dilue mieux, que je verse dans le seau de barbotine liquide tamisée.
Vous suivez toujours?
Je remue bien en tourbillon pendant une minute pour diluer l'argile et le silicate.
Et je vais laisser reposer 24 à 48 heures selon le travail que j'aurai.
Le rôle du silicate est de permettre rapidement la séparation des particules fines et lourdes.
Les fines, les silicates, restent en surface alors que les lourdes tombent au fond. Ce ne sont pas que des sables. J'appelle le fond "le gluant", c'est mort.
Je le mets dans les poubelles de déchets d'argile à torchis ou fours papier.
Troisième phase de mise en œuvre de la sigillée
Récupération du nectar.. je verse délicatement le liquide du dessus dans un autre seau. On voit "le gluant", particules lourdes et plastiques de la terre pour n'avoir plus que les plus fines particules.
Sur ces photos, on voit que les "cailloux d'argile" qui restaient de la première dilution qui ne se sont pas dissous. Je les mets dans l’eau pour qu’ils fondent et si il faut je les concasserai pour préparer un peu plus de sigillée
Je trempe un tesson sec qui sera gravé immédiatement. C'est pratique de faire un trou et des crochets qui permettent de tremper complètement, de faire sécher et d'assembler plusieurs essais ensemble, soit par cuisson, soit par argile testée.
J'ai fait briller en frottant très doucement avec un plastique très fin qui enlève les restes de particules lourdes de surface. La sigillée sur le tesson doit être sèche mais pas trop sinon ça ne brille pas et si trop humide la sigillée reste sur le plastique et la surface est abîmée.
C'est très simple mais ça ne se fait pas "entre deux" rapidement. Il faut du soin quand on fait de la sigillée. Tant sur les pièces qu'a chaque phase et tout noter. 20° d’écart, l’atmosphère, le type de cuisson, électrique, bois, gaz.... les enfumages que l'on fait... si on veut faire des recherches systématiques et comprendre.
Les essais sont la base. On en fait beaucoup en stage et systématiques pour comprendre et avoir un appui stable pour progresser.
Les sigillées qui vieillissent peuvent briller spontanément et on n'y touche pas. Aujourd’hui, avec cette sigillée juste préparée, j'ai fait 4 couches par trempage. On peut passer au pinceau, tremper, passer à l'éponge, pulvériser.... E,n ce qui me concerne c'est trempage et passage au pinceau.
Comme la terre de support a son importance, elle est notėe dès que je fais les tessons.
Et je vais mettre a cuire. au gaz, ça pourrait être au bois ou en électrique. Les enfumages se font en second temps ou pendant le refroidissement du four.
Et je ne saurai si cette sigillée est correcte que après cuisson.
Est ce qu’elle est brillane?, Est ce que la couleur est jolie? Est ce qu’elle a bien fondu? Est ce qu’elle décolle?….. beaucoup d’observations à faire. D’une personne à l’autre avec les mêmes argiles on a souvent des différences quand on travaille en stage. donc vous devez vraiment faire vos propres essais
Voila, vous savez tout en ce qui concerne la théorie, c’est vous qui continuez l’histoire…
Bonne pratique, bons essais. Au debut, vous pouvez prendre de l’argile à faïence du commerce, les copeaux de tournassage sont le top.
Les grès sont moins faciles, trop riches en silice la plupart du temps mais il y en a des bons aussi.. Si vous ne tournez pas, préparez de petites plaques très fines que vous mettrez à sécher
Chez les cousins, Céraquitaine ici en Dordogne, nous avons des argiles rouges à faïence FR125, PTE, et blanches Normande, Beck A233, Fuji, grès Prai ...
Bons essais a vous, vous savez tout pour commencer et faire votre choix.
Quelque soit votre fournisseur, ne vous prenez pas la tête et ne vous posez pas 40000 questions qui ne sont qu'une perte de temps.Pour faire la sigillée avec une argile du commerce, encore plus facile. Il n’y a pas d’impureté.
Et on met a cuire. Et on regarde
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