Construction d’un four à bois à flamme bouclée et la première cuisson
C'était le premier four sur la plateforme !!! sept ans déjà... et quelques cuissons et modifications. A chaque cuisson il évolue. D'autres fiches montrent son évolution et quelques cuissons qui ont eu lieu...
Mikaël, passionné de préhistoire est venu pour le construire
C’est un four à tirage inversé dont la conception permet de cuire 150 litres
de poteries à 1000° avec pour tout combustible trois palettes découpées!!!
La terre utilisée est celle récupérée lorsque l’on a creusé l’atelier, les
briques et les plaques sont du matériel de rebut d’une usine de réfractaire.
Nous avions la chance d'avoir ce matériel, cela nous a permis de le construire
très rapidement.
L'expérience de construction d'un four de ce type sera faite avec de la terre, des
tuiles canal de récupération pour qu'il ne coûte rien et soit plus "authentique"
Dis, il va y avoir du monde mais tu ne m’oublies pas, hein?
Premier traçage au sol, création d’une fosse
Les cendrier, les barres du foyer, prise de mesure pour poser les
plaques de fermeture du foyer et de la sole de la chambre de chauffe
Les plaques sont posées, montée de la chambre de chauffe
On commence à voir le passage pour les flammes, l’alendier est terminé
Tri des briques, chaîne d’acheminement des briques
Tamisage de la terre pour l’enduit fin d’intérieur, préparation du torchis
A force de fouler la terre, elles finissent De la terre, rien que
par retrouver leur âme de sorcières.. du bonheur..
Pose de la plaque de fermeture de la chambre du côté de la cheminée
Tout va bien avant de fermer? Pose de la dernière plaque
Les finitions Ouf !!!
Et voilà le bébé.. Merci Mikaël, bravo les filles. C’était rude après la
semaine de stage mais quelle belle réalisation !!! On va attendre quelques
semaines qu’il sèche et on va se faire plaisir…
Aujourd’hui était encore une de ces très jolies journées d’une vie…
Nous allions cuire dans le four construit il y a quelques semaines et tout était à sa place, calme, joyeux, tranquille…
Il avait été chargé hier, aujourd’hui c’était la mise à feu !!!!
Le petit feu se fait en bas, à l’entrée du four. Plus tard, il sera sur les barres
au dessus, le bas sera bouché et servira de cendrier
Le haut était isolé avec de la fibre. Nous aurions pu mettre de la terre.
Le bois utilisé était celui des chûtes du bardage des bâtiments
Bien fendu pour brûler rapidement
Un bon petit vin de noix nous a réchauffé...
Les trois singes sur le banc…
Un qui n’écoute pas, l’autre qui ne voit pas et le troisième qui ne dit rien.
Quelle équipe !! Pourtant, ils font du bon travail !!! On ne doit pas se fier
aux apparences..
Le bois est disposé de façon à ce que l’air arrive et permettre
une bonne combustion
On passe au grand feu. Le bas va être bouché et le bois sera posé
sur les barres
Au feu les pompiers !!!
A partir de 850° on a commencé à voir rouge !!!
Arrêt du four 983° Sous la fibre, c’est tout rouge !!!
Tu veux ma photo? De profil, ça va mieux ??
Pour tout combustible. Comme je l'explique sur la page de défournement,
les fagots de liteaux de déchets de scierie sont braiment bien.
Deux brouettes ( pas très chargées) de petit bois de récup’. Nous étions
presque déçues que ça aille si vite mais contentes aussi d’aller se mettre
au chaud avec une bonne tisane.
Ce processus est le même pour toutes les cuissons oxydantes de petit feu.
Faire un bon préchauffage permet d’être tranquille et de chauffer la masse
du four et des poteries. Cela permet aussi d’enlever toutes traces d’humidité
et d’avoir un grand feu très rapide.
Demain, le défournement :=):=):=) Nous avons entendu un petit bruit suspect
Mais en fin de cuisson, en mettant trop de bois ça fumait noir, noir, noir…
comment vont être les poteries? Affaire à suivre de près…
La courbe de cuisson:
Le préchauffage a été long parce que le temps a été très humide en novembre, les poteries pas encore très sèches et le four qui n'avait jamais servi. Le four était très plein comme vous pourrez le voir dans la page du défournement.
10h20 Allumage très petit feu. L'alandier avait été allongé et le feu a débuté à l'extérieur du four. vous pouvez voir sur les photos que la partie supérieure de l'alandier est fermée pendant le petit feu alors que la partie inférieure est fermée lors du grand feu.
10h50 25°
11h10, un peu plus de bois 54°
11h40 Encore beaucoup d'humidité 100°
12h11 131°
12h35 196°
13h05 Presque plus d'humidité 245°
13h20 Plus de bois, ouverture un peu de la cheminée 344°
13h42 Grand feu, plaque en bas 440°
14h00 575°
14h28 753°
14h40 890°
15h20 Arrêt du four, fermeture 984°
Hier, nous avons fait une cuisson réductrice. Lors de la dernière cuisson, nous étions montés à 1020° mais en oxydation alors que cette fois nous avons cuit à 1005° mais en réduction. Les poteries que nous avons sorti aujourd’hui sonnent très clair, signe de bonne cuisson.
Ca y est, c’est froid, nous avons pu sortir les poteries et découvrir les traces du feu.
Les pièces étaient couvertes de cendres et par endroit les sigillées ont réagi à la réduction.
Etage supérieur.
Certaines pièces sont foncées. Elles sont toutes pleines de cendres et lorsqu’il y avait un bol dans un autre on peut voir la différence de couleur entre la partie exposée à l’atmosphère et la partie cachée par le bol du dessus.
L’étage du milieu.
Les différences de couleurs sont dues aux différentes sigillées. Celles qui vitrifient le plus sont restées orange et les moins fusibles sont plus sensibles aux atmosphères réductrices et aux enfumages.
Une terre sigillée qui vitrifie bien, si on la défourne comme une pièce Raku, en fusion pour faire des enfumages va avoir le rôle de la glaçure et va craqueler comme une fritte.
Pour favoriser les craquelures, on peut superposer deux sigillées l’une sur l’autre
L’étage de la sole.
A cet étage, il y avait un mélange de biscuits et de terres sigillées. Les pièces biscuitées seront émaillées par la suite et recuites.
On peut remarquer que les couleurs sont plus claires en dessous car plus protégées des passages de flammes.
Les amis présents faisaient les curieux, tout émerveillés du résultat…
On peut voir que dans ce petit four on met déjà pas mal de poteries
Pour la plupart, ce sont les pièces d’Emmanuelle qui continue à découvrir et à apprendre avec émerveillement et persévérance de multiples facettes de la terre et du feu. C’est tellement vaste que nous ne faisons qu’effleurer la partie émergée de l’iceberg… qui fond un peu à chaque cuisson.
En tous les cas, nous passons beaucoup de temps à faire des essais, préparer de nouvelles sigillées, de nouvelles cuissons et prévoir de ramasser de nouvelles terres, polir… Ah, les gourmandes et les polissonnes!!!
Certaines pièces sont destinées à être enfumées. Les parties blanches vont devenir noir profond tandis que les rouges vont rester de cette couleur. La terre rouge est beaucoup plus fusible et a vitrifié. Patrick avait apporté quelques pièces dont la terre provient d’une carrière de pierres dans le Lot, près de Catus où on peut acheter pour un euro symbolique de l’argile qui résiste bien aux chocs thermiques. Il faut la mélanger à une argile plus plastique, la tamiser, la préparer mais elle vaut la peine et c’est de la récup’:=)=:) Le pot sur lequel est posé un couvercle a été fait avec cette terre et a été poli. Il n'a pas été recouvert avec de la sigillées. Nous verrons le résultat à l'enfumage.
Ce sont les tuperwares de potières qu’Emmanuelle a tournés il y a deux semaines. Nous les avons recouvert de terre sigillée et allons faire une deuxième cuisson avec de la fritte à l’intérieur et une cuisson Raku.
On peut voir que certaines terres sigillées sont très foncées. Les petites coupelles ont été tournées avec de la terre rouge et de la sigillée rouge a été posée par dessus.
La cuisson avait été plus rapide la dernière fois et même si la température était plus élevée, la terre était moins cuite. Nous l’avons vu à la couleur des flammes qui sortaient de la cheminée à partir de 900°.
Progressivement, l’intérieur de la cheminée s’éclaicissait, signe de la montée en température. En four à flamme renversée, ce qui sort traverse la chambre de cuisson, nous avons donc une indication de ce qui se passe à l’intérieur sans avoir à ouvrir un regard.
Nous allons continuer le travail sur certaines pièces, cuisson Raku et enfumages et nous partagerons les photos lorsque ce sera fait.
En attendant, amateurs potiers, à vos bassines et vos tamis:=)=:), Allez courir les talus, repérer les argiles bien grasses qui collent aux bottes et faîtes vous plaisir.
Surtout, n’achetez pas des sigillées toutes faites, vous vous priveriez de la joie du barbotage et les résultats sont plus que décevants….
A bientôt