Photos et recettes des recherches Raku, les prochaines formations 2018
Cette semaine s’est déroulée une formation à l’atelier au cours de laquelle nous avons expérimenté plusieurs pistes qu’il me semblait sympa de partager avec les résultats
Pendant les deux premiers jours, lundi et mardi, nous avons travaillé sur les engobes, la coloration, fait des essais de colorimétrie. Recherches de noirs en mono cuisson, de bleus turquoise et de rouges avec cours théoriques sur la composition, le rôle des oxydes, des engobes, les préparations, les argiles…
Les recettes utilisées sont. pour 100gr de terre blanche. 2gr oxyde cobalt 1,5 gr de cuivre, 2 gr cobalt 2,5 gr de cuivre, 2,5 cobalt 3 gr cuivre, 2,5 cobalt, 3,5 cuivre. Ce n’est peut être pas tout à fait les gr, je n’ai pas mon cahier mais c’est l’idée de jouer avec le cobalt et le cuivre. Après les résultats sous C 1254, la fritte utilisée, nous avons constaté que le cobalt avait pris trop d’importance, je propose donc d’essayer
1 cobalt, 2,5 cuivre pour 100 gr de terre. Déclinez pour avoir des tons plus ou moins soutenus. Les références que nous avions étaient sous une couverte à faïence de chez Ferro, C315, et c’était turquoise
A noter que la couverte utilisée change parfois vraiment beaucoup les couleurs, on peut faire des essais d’un même engobe avec plusieurs frittes ou couvertes.
Voilà les résultats après cuisson. Le réseau de cristallisation qui change en bas est créé par le fait de plonger la pièce dans l’eau très rapidement immédiatement après défournement puis de mettre dans le matériau d’enfumage tout de suite parce que l’eau refroidit la pièce
Des essais de noirs mats en mono cuisson en mélangeant de la terre rouge, de la fritte C 1254, 15 cobalt et 20 noir D91 (couleur à peindre)
30 gr de terre, 30 gr de fritte avec les colorants
30gr de terre, 40 gr de fritte avec les colorants
30 gr de terre, 50 gr de fritte avec les colorants
30 gr de terre, 60 gr de fritte avec les colorants
Les résultats sont biens, ça a bien tenu, la matière est intéressante
En deuxième cuisson nous avons trempé la moitié supérieure dans la fritte C1254 pour voir ce que ça donne, belles matières
Nous avons fait des essais de nickel;, 30, oxyde de chrome 2, 3, 4. Le nickel a eu tendance à faire décoller l’engobe lors de la trempée dans l’eau en fusion
Et aussi des essais de bruns rouille avec du fer et du manganèse
Puis des essais de rouges
David (Céraquitaine) nous a apporté des échantillons de trois rouges, sang de taureau, rouge vermillon et DQ5020 et une fritte ATP3/1, monosilicate de plomb (je crois, si ce n’est pas le nom de la couverte je modifierai :)
le vase de Sof’ a été fait en haut avec sang de taureau et en bas DQ 5020 avec la fritte de David
sur les essais que j’ai faits, j’ai mis les trois couleurs. 100 gr terre blanche, 30 gr de couleur. C’est la base des essais que je fais quand je teste une nouvelle couleur dans un engobe. Si on veut la rendre plus douce on diminue le colorant, si on veut renforcer la couleur, on ajoute plus de colorant.
Les trois engobes colorés ont été recouverts avec de la C1254, de la C1254 opacifiée avec 50/50 fritte et feldspath potassique et la fritte ATP3/1
Une fois toutes les pesées faites, certaines pièces ont été engobées pour le Raku nu, d’autres pour des essais de couleurs et nous avons enfourné en laissant devant les pièces qui devaient être défournées pour faire des enfumages avec des végétaux et des cheveux. Mercredi matin nous avons allumé le four. Pendant la cuisson nous avons fait les théories des cuissons, oxydantes, réductrices, les courbes de cuissons différentes, les températures différentes, les fours, bois, gaz, électriques, flamme directe, flamme renversée et un peu de technologie des glaçures pour pouvoir lire une glaçure, comprendre le procédé de la composition des frittes, leur rôle, leur fabrication, pourquoi on doit fritter certains oxydes…
Quelques pièces avaient été émaillées en mono cuisson pour faire des essais, la fritte est tombée, elle n’a pas tenue, nous avons désémaillé les pièces à l’extérieur et gardé l’intérieur émaillé. a l’extérieur nous avons avons continué les enfumages aux plumes et cheveux, végétaux. La fougère, la prêle contiennent de la silice, ce sont des bons matériaux; On peut utiliser les fleurs aussi, le pissenlit, ça donne de très beaux résultats. Bien sûr les résultats sont bien plus marqués sur de la terre polie ou de la terre sigillée
Sur les petites plaques, j’avais mis de la fritte C1254 avec 3 CuO, de la fritte pure et de la fritte opacifiée. J’ai donné plus haut les proportions
Dans le stage cuisson, nous avions enfumé avec des végétaux sur de la terre sigillée. C’est bien sûr incomparable…
Le lendemain, jeudi, après refroidissement des pièces nous avons défourné, puis émailllé ce qui devait l’être
Nous avons commencé par mettre la fritte à l’intérieur des pots qui devaient en recevoir, puis nous nous sommes occupées de l’extérieur
Le Raku nu, recouvert d’un engobe réfractaire composé de 50 silice et de 50 kaolin calciné, le même mélange que pour protéger les plaques d’enfournement; Je colore avec un peu d’encre qui brûle à la cuisson le mélange réfractaire pour le distinguer de la fritte qui vient dessus afin de vérifier qu’il y a de la fritte partout. On pourrait mettre un colorant alimentaire ou tout ce qui peut brûler. Une fois la couche réfractaire séchée, nous avons passé la fritte. Le principe est de mettre une couche réfractaire pour que l’émail se décolle après l’enfumage. La fritte sert à créer les craquelures et protéger la terre de l’enfumage .
Lorsque les pièces sont enfumées, on les plonge dans l’eau pour les déshabiller
Nous avons coloré de la fritte avec 3% d’oxyde de cuivre. Les pièces émaillées ont été trempées dans l’eau à moitié pour changer le réseau de craquelures juste avant d’être enfumées.
Les pots engobés ont été couverts de fritte transparente et ont été plongés à moitié dans l’eau également
Nous avons opacifié la fritte C1254 avec 50/50 de feldspath
Ce matin, nous avons défourné les pièces laissées intentionnellement dans le four à refroidir dans le but de pratiquer des enfumages dans un feu de bois. Cela permet aux personnes qui ont un four électrique de pouvoir faire cuire leurs pots et de les enfumer dans un feu de bois, dans le poêle, la cheminée, le soir à la veillée :) :) ..
c’est valable pour toutes formes d’enfumages, sigillées, terres polies etc… si on ne peut pas ouvrir son four ou qu’on n’a pas de four et que quelqu’un cuit pour nous. Bien sûr on utilise de la terre chamottée. Il faut aussi vérifier la courbe de cuisson si on cuit des pièces avec de la fritte, il faut le faire rapidement car la fritte par exemple c1254 qui contient très peu d’alumine coulent si elles sont cuites trop longtemps.
nous avons cuit le biscuit à 980° et la cuisson de la fritte en deux heures à 950°. Je n’aime pas quand c’est trop brillant. Si on a une courbe plus longue, opacifier la fritte ou utiliser une glaçure pour faïence. De toutes façons, faites des tests.
Pendant le stage nous avons utilisé la C1254 et cuit en deux heures. à vous d’adapter la courbe à votre fritte et à votre four. Les grosses pièces qui ne peuvent pas être sorties car trop lourdes peuvent être enfumées comme nous avons fait ce matin.
Voici les pièces avant la cuisson d’enfumage
Nous avons choisi d’enfumer les frittes opacifiées et des pièces avec 3 CuO.
Au bout de 55 mn de cuisson.. C’est un peu trop, ça a trop chauffé. 40 mn seraient suffisantes, l’émail a commencé à fondre. Nous avons sorti les pièces du feu pour les enfumer dans de la paille et des copeaux
Après nettoyage…
Ben voilà, y’a plus qu’à, vous avez tout le kit du parfait rakuteur :)
C’est très simple, il faut garder cette simplicité et ne pas vouloir aller trop dans la technique. On confie nos pièces au feu, il nous les rend parfois avec des résultats inattendus.. On peut recuire, si un enfumage ne nous convient pas on peut le faire rebrûler, c’est de la basse température à cuisson très rapide, on peut se construire un four rapidement pour pas très cher, il existe des kits pour ceux qui en ont besoin, c’est toujours mieux de se le fabriquer soi même . Bien sûr on peut se fabriquer un four bidon à bois. Je fais d’excellentes cuisson avec, rapides, avec vraiment très peu de tout petit bois de chûtes de scierie. Je vais faire remonter les fiches pédagogiques anciennes de la construction d’un four .
Pour se retrouver sur le blog, allez dans le nuage de tags à gauche (mots clés) qui vous amèneront aux pages correspondant aux mots clés que je rentre dans la page ou aussi sur l’onglet en haut “fiches pédagogiques”.
Voilà plus de dix ans que j’alimente régulièrement ce blog avec des conseils, des recettes mais ce n’est pas facile à trouver. Petit à petit je fais aussi des fiches pédagogiques sur le site http://laterreenfeu.fr.
Je donne aussi beaucoup de recettes sur la page fb https://www.facebook.com/sophiesofiterre/
Vous pouvez venir visiter l’atelier toute l’année sur rendez vous, participer aux journées portes ouvertes, venir voir les cuissons, elles sont annoncées dans la newsletter ou sur la page fb
Les prochains stages auront lieu en 2018 à partir de février. Il y aura 6 semaines de stages pendant l’année, réparties de février à août. Ils ont tous la possibilité d'être pris en charge sur demande dans le cadre de la formation professionnelle, pour les demandeurs d'emploi dans le cadre d'un projet professionnel, les salariés, les artistes, les intermittents....
Pendant l’année un cursus complet de tournage de 90 heures avec des exercices à faire entre les modules pour ceux qui souhaitent bien progresser d'un module à l'autre.
http://laterreenfeu.fr/cursus-de-tournage/
En février un module de tournage pour débutants ou de perfectionnement. C’est le seul stage de tournage où j’accepterai les débutants car les deux modules suivants seront spécifiques et demanderont d’avoir un niveau minimum. Le deuxième module en juillet pour faire les boules et théières avec travail à la motte et le troisième en août, pour le tournage de grosses pièces par assemblage de petites parties; Quand on ne peut ou ne sait pas travailler de grosses quantités de terre, on peut faire quand même de grosses et belles pièces en assemblant plusieurs parties.
J’ai créé une chaîne YouTube sur laquelle il y a plusieurs vidéos pédagogiques pour bien expliquer les gestes de base avec des prises de vues de points différents.
Je vais en ajouter au fur et à mesure…
En mars une semaine de polissage, Raku nu sur terres sigillées avec la préparation et la coloration de terres sigillées, des mono cuissons, l’émaillage très léger des terres sigillées.. A suivre
Un stage annuel de deux semaines, en mai et juin une semaine de collectes d’argiles naturelles, la préparation, le façonnage de pièces, la préparation et la pose des sigillées, différentes techniques de pose, l’utilisation de plusieurs sigillées superposées et la deuxième semaine les cuissons, au bois, au gaz, différentes techniques d’enfumage. Les deux semaines ne seront pas consécutives.
Je réfléchis au programme en ce moment, dans quelques semaines les programmes seront faits, mis sur le site http://laterreenfeu.fr/calendrier-prochaines-formations/, et si vous êtes abonné à la newsletter vous recevrez le programme
Pour tous renseignements: Sophie Houdebert 0685230152
sofiterre@gmail.com
Et pour le plaisir, quelques photos de feu… et l’ensemble des résultats
Le Raku. Une tradition et une dynastie de potiers.
Bol noir raku pour le thé, type Kuroraku.
Connu sous le nom d’Amadera, atelier
de Chōjirō. Époque Azuchi Momoyama,
XVIe siècle. Musée national de Tokyo
Sô’nyû, 1668-1720. Bol à thé, "Oimatsu" (Vieux pin). Grès à couverte noire (raku). Tokugawa, vers 1700. Vue de profil. Musée d'art asiatique de Berlin
Le « Raku » est le fruit de la rencontre entre un artisan et un lettré,d’une poterie paysanne et d’un rituel raffiné étroitement lié à la philosophie Zen qui met l’accent sur la beauté de la simplicité et du naturel. Dans le Japon du 16ème siècle, Chojiro, fils du potier coréen Ameya, fabrique des bols à riz dans la tradition de sa famille coréenne.
A la même époque, le maître de thé Sen No Rikyu élabore les règles de la cérémonie du thé. Il trouve dans la production de Chojiro un esprit et une simplicité appropriés à l’esprit Zen. Il commande alors à l’artisan un bol qu’il a, dit-on, dessiné lui même.Hideyoshi, dictateur militaire, sensible à l’art de thé honora la mémoire de Chojiro en accordant à son successeur Jokei un sceau d’or porteur de l’idéogramme « Raku » qui signifie « aise, joie, bonheur, sérénité ». Ainsi, la dynastie de potiers « Raku », forte de son titre et de ses commandes officielles, se perpétue encore jusqu’à la 15ème génération qui, de nos jours travaille encore à Kyoto.
Raku Kichizaemon XV Né en 1949 à Kyoto. Descendant à la XIe génération de la famille de potiers Raku (plus précisément, XIVe du nom Kichizaemon après le fondateur Chôjirô). Directeur et président du conseil d’administration du Raku Museum de Kyoto. Titulaire d’un diplôme du département de sculpture de l’Université des arts de Tokyo, obtenu en 1973. A ensuite étudié pendant deux ans à l’Academia delle Belle Arti de Rome. En 1981, il est devenu l’héritier en titre de la famille Raku, sous le nom de Raku Kichizaemon XV. Lauréat de nombreux prix dont la médaille d’or de l’Association de la céramique japonaise (Nihon tôji kyôkai, 1991). Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres français (2000). En 2007, il a conçu une salle d’exposition et un pavillon de thé pour le Sagawa Museum à Moriyama, dans la préfecture de Shiga. Auteur de nombreux ouvrages dont Chawan ya (éd. Tankôsha, 2011), Raku : A Legacy of Japanese Tea Ceramics (écrit en collaboration avec son fils Raku Atsundo, éd. Seigensha, 2015) et Raku Kichizaemon (Raku Museum, 1994).
La cérémonie du thé au japon (ou voie du thé), qui embrassait les pensées philosophiques et religieuses derrière un rituel, de 1550 à 1850, était de loin la plus importante influence de la culture japonaise. Les racines culturelles et religieuses proviennent du Bouddhisme Zen. La simplicité et l’austérité du Zen attirait la classe des Samouraïs qui rejetaient le faste de la cour impériale. Dans les temples Bouddhistes de Chine, le fait de boire le thé était considéré par les moines comme une aide à la méditation. Pendant tout le 15ème siècle, le Zen s’étendit très largement à travers tout le Japon et la cérémonie du thé commença à avoir une réelle influence avec la construction de la première maison de thé, par le «Shogun» (dictateur militaire) Yoshimasa.
Le rôle du «maître de thé était de la plus haute importance. Il était attentif à chaque détail esthétique de la maison, du choix de la vaisselle et des accessoires.
L’atmosphère devait être particulièrement paisible pour les invités choisis.Une image utilisée par les pratiquants de la cérémonie du thé était que « le reste du thé au fond du bol était comme la flaque d’eau restant au creux du rocher après la pluie». On peut ainsi sentir la relation profonde qui existe entre la terre, le bol et le minéral qui le recouvre….
LES OBJETS DE LA CEREMONIE DU THE :
Les ustensiles de la cérémonie du thé doivent conjuguer deux qualités : simplicité et beauté. Pour répondre aux principes établis par Sen no Rikyu, chaque objet choisi doit évoquer chez le participant à la fois contemplation et humilité. L'objet le plus important reste le Chawan, bol de thé en céramique. Sa forme parfois imparfaite rappelle la simplicité, mais sa décoration en fait un objet remarquable. C'est dans ce bol que sera préparé le thé.
Les petits pots contenant le thé en poudre appelés Chaire ( thé fort ) ou Natsume ( thé léger ) sont généralement des objets de collection, très recherchés des collectionneurs. La longue louche ( Hisaku ) servant à transvaser l'eau chaude de la bouilloire ( Chagama ) vers le bol ( Chawan ) est taillée parfaitement dans une longue tige de bambou.
Deux éléments très importants président également dans la cérémonie du thé : la petite spatule ( Chashaku ) qui permet de verser le thé en poudre, et surtout le fouet ( Chasen ) qui permettra de mélanger la poudre de thé et l'eau, pour réaliser ce breuvage si spécifique. On notera parfois la présence d'une réserve d'eau froide sous la forme d'un récipient cylindrique ( Mizusashi ). Enfin élément indispensable pour répondre au besoin de propreté indispensable dans toute cérémonie Japonaise : la pièce de tissu ( Chakin) qui permettra de garder un aspect immaculé à tous les objets.
Tandis que se développait cette philosophie, les japonais abandonnèrent les bols chinois qu’ils utilisaient depuis de siècles pour la poterie des potiers coréens. Peu à peu, les techniques se modifièrent pour répondre aux exigences et aux idéaux de cette nouvelle forme de cérémonie du thé .Jusqu’à une époque très récente, le « Raku » était utilisé au Japon uniquement pour la fabrication de bols réservés à ce rituel. Ils avaient tellement de valeur que les dictateurs militaires au Japon les décernaient comme distinction honorifique.
La technique du Raku
Le Raku est pratiqué de nos jours de façon plus ou moins traditionnelle. Pas toujours avec la mentalité originelle mais cela reste toujours le contact direct avec le feu et les éléments qui font son attrait.
Sa particularité est le résultat imprévu et la spontanéité.
Les pièces sont retirées en fusion des flammes pour être enfumées dans divers matériaux, herbes, foin, copeaux, divers végétaux, journaux….
C’est une technique répandue par la facilité de la mise en œuvre et par le caractère particulier des craquelures révélées par l’enfumage ou des effets sur les glaçures opaques.
Comment le pratiquer de façon simple
Fabrication des poteries de type Raku
Les poteries « Raku » sont façonnées à l’aide d’une argile chamottée. Cette terre doit pouvoir résister au choc thermique, c’est pourquoi on lui incorpore de l’argile déjà cuite, broyée, jusqu’à une proportion de 35%. On utilise des terres à grès qui cuisent normalement à haute température (1300°) qui vont rester « souples » lors du défournement grâce à une sous-cuisson. Une terre trop cuite serait fermée et casserait. Des faïences bien chamottées sont également bien résistantes
Au cours du façonnage et du séchage, les pièces peuvent être polies à l’aide de galets doux, d’un manche lisse de cuillère. On peut les recouvrir d’un engobe, les polir à nouveau, jusqu’à obtention d‘une paroi très lisse et très douce, poser des engobes qui seront émaillés par la suite, ou non, décorer à l’aide d’outils…. et on les laisse sécher.
Une fois polies les pièces peuvent être biscuitées pour faire du Raku nu.
On peut également laisser la terre nue, la cuire et faire le décor avec l’émail ou l’enfumage lors de la deuxième cuisson..
Les poteries vont cuire une première fois vers 950°/1000° et vont être recouvertes après cuisson entièrement ou partiellement d’une fritte ou d’un émail. Là aussi, tout est possible, chaque type de fritte va donner des résultats différents et peut être travaillée à l’infini.
Une fritte est une glaçure obtenue par la fusion de matériaux insolubles comme par exemple la soude et la potasse avec de la silice et autres composants selon le résultat souhaité; Les matériaux sont portés en fusion, puis la fusion est versée dans de l’eau ce qui va faire une poudre de verre appelée silicate. Les matériaux solubles deviennent alors insolubles et peuvent être utilisés à basse température. Je ne veux pas être trop technique, il existe de bons manuels qui expliquent cela. En stage nous apprenons à bien comprendre le processus
Une fritte colorée et des bols émaillés prêts à cuire
Essais de frittes réalisés au cours d’un stage
Décoration sur cru aux engobes
On peut décorer les pièces sur cru à l’aide d’oxydes dilués dans l’eau ou d’engobes.
Pour connaître les couleurs il est indispensable de faire ses propres essais.
Pour toutes les couleurs claires on partira d’une poudre d’argile blanche que l’on prépare soi même pour ne pas avoir de défloculent dedans. La plupart des argiles de coulage en poudre qui sont vendues dans le commerce contiennent du défloculent. Pour les tourneurs il est facile de garder les tournassures. Sinon on fait des plaques très fines que l’on concasse après séchage complet.
Travaux d’élèves. Japonisants, plus modernes , colorés, tessons d’essais…
La seconde cuisson se passe très rapidement, entre une et deux heures dans un four à gaz, plus pour un four à bois.
Une fois que le four est chaud, on peut rajouter des pièces et le temps est déterminé par la fonte du revêtement. Lorsque le potier voit que l’émail est cuit, il ouvre le four, attrape les pièces en fusion avec de grandes pinces spéciales après avoir mis des gants et s ‘être protégé. Les poteries peuvent être plongées dans l’eau partiellement ou totalement, rapidement pour créer des réseaux de craquelures spéciaux ou être posées dans les matériaux d’enfumage (copeaux, paille, sciure, herbe, papier…) directement ou après un cours temps d’attente pour créer élargir les craquelures. L’émail se fissure et c’est ce qui permet au carbone de se fixer dans la terre et de laisser un décor apparent. Là aussi, pas de règle bien précise, chaque potier enfume à sa façon, plus ou moins et c’est son expérience et sa sensibilité qui va donner leur caractère aux pièces.
Lorsque l’on travaille à la façon des potiers japonais, on rentre en contact direct avec la fusion, avec l’aléatoire. On ne décide pas beaucoup, on rencontre le feu qui impose sa puissance et de cette intimité naît le silence et le secret.
Pratiquer le «Raku» est comme un voyage dont on ne peut soupçonner les découvertes et les escales imprévues. C’est aussi partir à la recherche de sa propre sensibilité, d’une intimité intérieure à découvrir.
Quelques résultats de pièces d’élèves
Quelques tessons d’essais
Une semaine de formation Raku est prévue du 23 au 27 octobre. Acquisition de l’autonomie pour pratiquer.
Possibilité de prise en charge pour les auto entrepreneurs à la chambre des métiers, artistes à la Maison des Artistes, demandeurs d’emploi si ça fait partie d’un projet professionnel, artisans, intermittents etc… Un dossier est nécessaire.
Contact : Sophie Houdebert 0685230152
Programme de la formation sur le site :
http://laterreenfeu.fr/calendrier-prochaines-formations/stage-raku/